Article 225 et Verification des données extra financières
Article 225
L'article 225 de la loi Grenelle II, mis en application par le décret du 24 avril 2012, décrit les conditions relatives aux obligation de transparence des entreprises en matières sociale et environnementale. Les sociétés concernées par ce décret sont, comme nous l'avons vu précédement :
- les sociétés cotées
- les sociétés non cotées ayant un CA annuel supérieur à 1 Millard d'€ et dont le nombre de salariés permanents est d'au moins 5000
Applicable aux exercices ouverts après le 31 decembre 2011
- les sociétés non cotées ayant un CA annuel supérieur à 400M d'€ et dont le nombre de salariés permanents est d'au moins 2000
Applicable aux exercices ouverts après le 31 décembre 2012
- les sociétés non cotées dont le chiffre d'affaire dépasse 100M d'€ et dont le nombre de salariés permanents est d'au moins 500
Applicable aux exercices ouverts après le 31 décembre 2013
Remarque : la vérification des données extrafinancière publiées dans le reporting annuel est obligatoire pour les sociétés cotées à partir de l'exercice ouvert après le 31 décembre 2011 et pour les sociétés non cotées à partir de l'exercice clos au 31 décembre 2016
A l'origine, l'obligation pour les sociétés cotées de publier les informations sociétales en environnementales relatives à leur activité a été institué par la loi NRE de 2001. Le Grenelle II élargit la cible à certaines sociétés non cotées.
Les informations à publier dans le rapport annuel de gestion se déclinent selon 42 indicateurs décomposés comme suit :
1. Indicateurs sociaux :
- Emploi : effectif total et répartition par âge, sexe et zone géographique ; embauches, licenciements ; rémunération et évolution
- Organisation du travail : organisation du temps de travail, *absentéisme
- Relations sociales : organisation du dialogue social, bilan des accords collectifs
- Santé et sécurité : conditions de santé et sécurité des salariés, bilan des accords signés avec les organisations syndicales ou représentants du personnel, *accident du travail (fréquence et gravité)
- Formation : politique de formation, suivi du nombre d'heures de formation
- Egalité de traitement : mesures prises en faveur de l'égalité homme/femme, en faveur de l'insertion des personnes handicapées, de lutte contre la discrimination
- *Respect des conventions fondamentales de l'OIT
2. Indicateurs environnementaux :
- Politique générale : démarche d'évalutation ou de certification, SME, actions de formation et information, prévention des risques environnementaux, *montant des provisions et garanties pour risques
- Pollution et gestion des déchets : mesures de prévention, réduction ou réparation des rejets ; mesure de prévention, recyclage, élimination des déchets ; prise en compte des formes de pollution spécifique
- Utilisation durable des ressources : consommation d'eau, consommation de matières premières, efficacité énergétique, *utilisation des sols
- Changements climatiques : rejets de gaz à effet de serre, *adaptation aux conséquences du changement climatique
- Protection de la biodiversité : mesures prises ou préserver et développer la biodiversité
3. Indicateurs sociétaux en faveur du développement durable
- Impact territorial, économique et social de l'activité de la société : en matière d'emploi et de développement régional ; sur les populations locales
- Relations entretenues avec les parties prenantes : conditions de dialogue, actions de partenariat ou mécénat
- Sous traitance et fournisseurs : achats responsables, *prise en compte par les sous traitants et fournisseurs de leur RSE
- *Loyauté des pratiques : actions engagées pour prévenir la corruption, mesures prises en faveur de la santé et sécurité du consommateur
- *Autres actions engagées en faveur des droits de l'Homme
*spécifiques aux sociétés cotées
Vérification des données extra-financières
La vérification des données extra-financières doit être réalisée par un tiers indépendant (souvent un commissaire au compte), nommé par le CA ou le Directioire pour une durée de 6 ans maximum. L'arrêté du 13 mai 2013 définit les modalités dans lesquelles l'organisme tiers indépendant doit conduire sa mission.
Tout d'abord, cet organisme tiers doit être accrédité par le COFRAC ou par tout autre organisme signataire de l'accord europpéen multilatéral. L'organisme accrédité doit ensuite délivré un avis motivé sur la sincérité des informations publiées dans le rapport de gestion de la société auditée. Il doit donc s'assurer de la mise en place d'un processus de collecte visant à l'exhaustivité et à la cohérence des information mentionnées.
En ce qui concerne la présence de l'ensemble des 42 informations requises, l'organisme accrédité, doit prendre en compte l'éventuelle non-applicabilité, voire l'absence (car indisponibles) de certaines informations pour certaines entreprises. Par contre, l'auditeur doit vérifier que les justifications de l'omission de ces informations (liées aux spécificités du secteur d'activité, au fonctionnement de l'entreprise ou au périmètre retenu) aient bien été fournies.
Pour finir l'organisme auditeur doit remettre un avis sur la sincérité des informations publiées dans le reporting.
A la suite de ce travail sera remis à l'entreprise un avis motivé déclarant :
- qu'aucune anomalie significative n'a été relevée pouvant mettre en cause la sincérité des informations présentées
- ou que la sincérité des informations présentées appelle à des réserves, décrites dans le rapport.
Il pourra d'ailleurs prendre la liberté d'attirer l'attention de l'entreprise sur certains sujets en particulier au vue de l'orienter vers des axes d'amélioration.